Ce topic s'appuie sur la communication du docteur , et d'autres articles de presse, suite à la communication des résultats de l'essai Ipergay à CROI 2015 du 23 au 26 février 2015.
D'abord un peu de vocabulaire.
La Prep c'est une prophylaxie préexposition au VIH, un médicament pris préalablement peut être protecteur.
La Prep dite à la demande, autrement dit en cas de besoin, c'est un médicament pris avant puis un peu après une prise de risque prévisible, style ce que les gays appellent un plan ou un week-end pourrav, mal protégés.
L'observance c'est le fait de prendre scrupuleusement des médocs selon leur prescription.
L'incidence c'est le pourcentage des gens nouvellement infectés.
Un placebo est un faux médoc.
Une indication, au sens clinique, c'est une situation qui justifie un traitement.
Le fait nouveau c'est le résultat définitif de l'essai Ipergay, qui publie une efficacité de 86% pour la Prep à la demande, sur un échantillon de gays adultes ayant des comportements à risques et une forte probabilité d'infection au VIH : en moyenne, 35 ans, 10 rapports homosexuels par mois, 70% sans préservatifs, 8 partenaires différents en deux mois, incidence élevée de 7% chez les gens ayant pris un placebo, un tiers d'entre eux ont contracté une autre IST style gonorrhée, la syphilis, l'hépatite C ou l'infection par les chlamydiae.
La posologie dite à la demande était la suivante, je cite :
deux comprimés avant le premier rapport puis un comprimé toutes les 24 heures pendant l'activité d'activité sexuelle, une dernière prise d'un comprimé 24h puis 48h après le dernier rapport. Il était recommandé de prendre les comprimés au minimum deux heures avant le rapport sexuel et au maximum 24 heures avant le rapport sexuel.
(le placebo c'était lors de l'essai)

L'observance de la posologie a été particulièrement bonne, les gens ayant été bien encadrés médicalement, et la posologie dite à la demande a été bien mieux respectée que les prises en continu des essais précédents, ce qui explique probablement le succès de cet essai en comparaison des autres.

Cela précise ce qu'on savait déjà, à savoir que des médocs ont un effet préventif de la transmission de l'infection VIH, que ce soit en prophylaxie (Prep), traitement d'attaque post prise de risque (TPE), ou lorsqu'on est déjà séropo (TasP), mais jamais à 100 %, et à condition d'une bonne observance. De la même façon que le préservatif protège à condition de le mettre.
Après vient inévitablement la question de quelles populations à risque cibler, la terme de gays recouvrant des comportements tres divers, pas tous à risques loin de là, et heureusement. Les gens sélectionnés pour l'essai étaient de toute évidence des gens à risque, tres exposés au VIH.
Les protocoles sont apparemment en cours de discussion en France.
Vient aussi la question de la communication.
Car contrairement à la propagande de certains, une prophylaxie n'a jamais éradiqué un germe infectieux, sinon il y a longtemps que le paludisme n'existerait plus : or on ne parvient qu'à le limiter, ce qui est déjà pas si mal, mais on ne peut pas se passer des protections classiques.
Pour le VIH ce sera probablement pareil, si on baisse la garde des protections classiques, à savoir le préservatif, il est assez probable que non seulement les autres IST vont prospérer, mais le VIH va trouver des trous dans les mailles du filet.
De plus il n'est jamais possible de mettre tout le monde sous traitement, c'est pas toujours techniquement possible, trop cher, pas anodin médicalement, et les germes s'adaptent.
Reste qu'il y a une indication à la Prep, en complément des autres préventions de IST.
J'ouvre la discussion, mais soyez gentils de ne pas (trop) pourrir le topic, mais plutôt chercher à le compléter ^^
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